Petits passages, petits sentiers. Petites coulées entre les oublis et le passé. Petits signes de mémoires. Pistes entortillées qui s’en vont à l’écart. Je regarde les chemins et les routes, mais je marche sur les Traces et tracées. La Trace est plus fragile que la route. L’herbe peut la couvrir. Mais elle se crée et se recrée, de jour en jour, se déplace et s’adapte. Il suffit pour cela que quelqu’un toi, moi, une jeune fille, une madame au combat marche avec elle, rêve avec elle, et espère avec elle. La Trace demeure vivante si les gens sont vivants.

Métiers créoles: tracées de mélancolie Patrick Chamoiseau